Pakistan - tour de Trango (6250m)

12 juillet 2014

Nous sommes à Grenoble.

Après un premier refus de l’ambassade Pakistanaise, nous tenons fièrement les visas dans la poche (merci Jérèm), tous les trois prêts à partir en « expé ».

Nous recevons alors un mail de la FFCAM, envoyé à toute la communauté montagnarde, recommandant vivement d’annuler les expéditions à destination du Moyen-Orient, vu le climat de tension entre l’Occident et le monde musulman.

Quelques jours plus tôt, la déléguée au ministère des affaires étrangères nous téléphonait pour nous demander de renoncer à notre voyage, et par la même occasion, nous traiter d’irresponsables compte tenu des risques encourus actuellement dans le pays.

Nous ne pouvons ignorer l’attentat de Karachi, un mois auparavant, faisant 28 morts suite à une attaque de l’aéroport par les Talibans, ni l’opération d’élimination de ces derniers (TTP : Therik-e-Taliban Pakistan) sur le territoire, mobilisant 10 000 soldats depuis le mois de juin.

Ni même la tension politique entre le gouvernement en place et deux de ces opposants, Imran KHAN et Tahir ul QADRI, capables de lever les foules pour dénoncer des fraudes électorales massives en mai 2013, lors de l’élection du 1er ministre, Nawaz SHARIF. Plusieurs manifestations suivirent, dont une à Lahore le mois dernier, dégénérant en affrontement avec la police ; le bilan est lourd, dix morts !

Pour nous, le risque subsistait dans la probabilité de se retrouver « au mauvais endroit au mauvais moment », mais ces avertissements sèment le doute.

C’est la première expédition pour laquelle se posent des questions sur notre sécurité, autres que celles liées à la pratique de la montagne, la décision de partir est dure à prendre.

Et si c’était vrai,  la guerre à chaque coin de rue.

Nous nous retrouvons donc avec Dav et Scal pour une cellule de crise.

Coup de fil à notre agence à Islamabad, North Pakistan Adventure et son manager, Ishaq ALI, pour savoir s’il  faut débarquer avec le casque en métal plutôt que celui de l’alpiniste et avec le piolet sous la veste ! Ishaq se veut rassurant, il nous dit que le pays est calme et les risques « classiques » mais on garde en tête que l’intérêt financier peut donner une vision plus optimiste.

Coup de fil à Pierre NEYRET, guide de haute montagne et spécialiste du Pakistan, qu’il visite très régulièrement depuis quinze ans. Pour lui, la situation n’est pas au mieux mais il voit mal des Talibans pourchassés par les militaires avoir la ressource d’organiser l’enlèvement de trois Européens. Il nous recommande de rester discret et tout devrait bien se passer.

On se rappelle douloureusement les onze alpinistes assassinés l’année dernière au camp de base du Nanga Parbat. Mais ce camp est accessible à un jour de marche depuis Gilgit alors que nous allons sur le camp de base des tours de Trango, situé au premier tiers du glacier du Baltoro, un endroit beaucoup plus reculé.

Nous décidons donc de poursuivre l’aventure.

Seul Scal s’est déjà rendu au Pakistan, en 2006 dans la région du Waziristan, maintenant inaccessible car trop près de l’Afganistan.

Nous serons au Baltistan, dans la chaine du Karakorum, un lieu apparemment préservé des violences même si cette région fait parti du Cachemire, zone de tension avec l’Inde, mais la frontière est encore loin…

Nous avons vraiment envie de mener ce voyage jusqu’au bout, heureux de découvrir la réputation de l’accueil, la beauté et l’exception des paysages, le plaisir du contact authentique et chaleureux de ces populations précaires qui apprécient souvent mieux le quotidien que nous.

15 juillet

Nous atterrissons à Islamabad avec une foule de locaux chargés de paquets, beaucoup d’immigrés installés en Angleterre de retour au pays.

Ishaq ALI nous accueille avec le sourire, nous nous détendons un peu.

Le transport jusqu’à l’hôtel offre l’effervescence d’une grande ville où la densité s’exprime  en premier à travers les klaxons et les trajectoires  inhabituelles des véhicules  tout azimut sur la voie publique. Nous pouvons observer à chaque coin de rue une famille de cinq sur une moto, sans casque, avec le nourrisson dans les bras de la maman en position Casaque.

Le premier soir se termine dans un restaurant traditionnel à base de petits légumes en sauce épicée, riz et mouton finement revenus à la poêle.

Ishaq et Sadourdine nous exposent le contexte et le programme.

Nous prendrons l’avion demain pour Skardu afin d’éviter deux jours de voiture et de possibles rencontres disgracieuses. De Skardu, une journée de 4X4 nous mènera à Askoli, dernier village avant la marche vers la vallée du Baltoro.

Pas d’escorte armée jusqu’au dent, nous nous baladons librement et les gens sur place n’ont pas l’air de se déplacer à plat ventre ni à toute vitesse, nous sommes de plus en plus rassurés.

Le lendemain, l’avion nous fera faux bond comme une fois sur deux selon les statistiques.

Nous en profitons pour ouvrir davantage les yeux sur Islamabad, constatant que les armes sont bel et bien de sortie, entre les militaires bien présents derrière leur sac de sable, la police gouvernementale et les polices privées devant les banques, les magasins, affichant jusqu’au grand père avec son fusil de chasse !

Pas question de sortir une cigarette trop brusquement du paquet à proximité des hommes armés même s’ils  ont plutôt l’air détendu sur la gâchette.

Le soir, nous nous baladons tranquillement en autonomie dans le quartier à proximité de l’hôtel à la rencontre des locaux à la mine réjouie et accueillante. Nous faisons de beaux rêves, un bon poulet pimenté au fond de l’estomac.

La deuxième tentative est la bonne, on vole pendant une heure à travers les montagnes, tout près du gigantesque Nangat  Parbat dont on peut admirer les multiples pointes.

Skardu, habitée de près de 250 000 personnes, se dresse fièrement au bord de l’Indus dans une nature sauvage et minérale. Peu de routes recouvertes d’asphalte abritent une foule en activité. Les rues empilent les échoppes de toutes sortes et chacun semble trouver sa place dans cet univers bouillonnant.

Nous rencontrons notre guide Hassan,  un long bonhomme fin au visage de soleil, notre cuisinier Abbas, petit, costaud aux moustaches de Magnum, le manager local Ejaz, bien permanenté et notre chauffeur Pidaoussen, au regard pétillant et aux semelles plombées.

Nous passons l’après-midi à faire les courses avec Abbas, découvrant ce que donnent les terres fertiles environnantes, une multitude de légumes et de fruits, et notamment de succulentes mangues bien meilleures que celles achetées en Europe.

18 juillet

Après une signature à l’office gouvernemental où l’on assure prendre soin des personnes qui vont travailler avec nous, nous fonçons vers Askoli  sur une vraie route à 4X4, où la dextérité du chauffeur nous évitera un retour presto à Skardu via l’Indus. Le chemin inverse nous inquiète un peu en cas de pluie.

Nous traversons des villages oasis où l’irrigation fait merveille dans ces montagnes de pierres.

Les blés brillent au soleil, les bêtes paissent, les abricots sèchent en bord de route ; toute une activité paysanne se dévoile, signe d’un territoire où il fait bon vivre même si l’hiver doit être une autre paire de manches.

Sept heures plus tard, nous découvrons le petit village aux maisons vétustes de terre et de pierres. Malgré sa notoriété, lieu de départ des célèbres 8000m : K2, Broad Peak, Gasherbrum I et  II, parcourus par des milliers de visiteurs chaque année, la pauvreté crève les yeux. Heureusement que la terre est fertile !

Les femmes sont dans les champs et les hommes vivent du tourisme. Nous rencontrons multitude de porteurs et guides qui vivent sur place ou viennent des vallées environnantes. Ce sera l’occasion de jeux inspirés du service militaire Pakistanais et  de constructions de pyramides humaines, un bon lieu d’échanges.

Nos craintes se sont définitivement envolées et nous nous sentons en sécurité ici au milieu de ces hommes qui ne vivent pas l’Islam à la longueur de la barbe, au sabre et à la Kalachnikov. Beaucoup croient en Dieu, ne prient pas forcément cinq fois par jour, aiment fumer et boire un coup de temps en temps avec les occidentaux, hors des lieux de vie publique.

Hassan, notre guide, s’impose dans le choix des quinze porteurs et mules pour acheminer nos 300 KG de matériels et de nourriture jusqu’au camp de base des tours de Trango, situé à trois jours de marche.

Nous avons le plaisir de partager cette vadrouille avec les porteurs vêtus chichement, toujours prêts à échanger un sourire, une plaisanterie, une cigarette ou une tape sur l’épaule. Ils sont tous secs comme des coucous, sentent le feu de bois et se lèvent comme les poules. Le pakistanais est effectivement matinal et travailleur, au désespoir de nos grasses matinées. Même en se levant à l’heure, on a toujours une demi-heure de retard !

Nous passons par les camps de Jula et Paiju  avant d’arriver au camp de base de Trango. Nous foulons le glacier du Baltoro, puis celui de Trango dans cette interminable vallée minérale.

A 4000m, un lac apparaît piqué de quelques tentes autour, nous y sommes.

Nous nous retrouvons au camp de base avec Abbas, notre cuisinier, un suédois, deux slovènes, deux équatoriens et cinq espagnols. Chaque groupe dispose d’un cuisto et parfois d’un guide local, si bien que l’on a vraiment le sentiment d’être au Pakistan.

Nous sommes le 21 juillet, le rendez-vous avec Hassan est pris dans 18 jours, même endroit.

Les pics de granite nous envahissent et donnent le torticolis.

Après un chantier de terrassement, le confort est au top.

Malheureusement il fait beau et vu la mauvaise réputation de la météo dans le Karakorum, nous allons être obligés de lever les voiles.

Sadourdine, notre routeur depuis Islamabad, nous annonce l’anticyclone jusqu’au 26 juillet, soit le temps d’une tentative sur la tour sans nom de Trango (6250 m).

Ce sera peut-être le seul créneau du séjour, nous ne pouvons pas le laisser passer. Tant pis pour l’acclimatation, nous serions bien restés quelques jours au camp de base.

Le lendemain, nous traînons déjà au dessus de 5000m pour une dépose de matériel. Il s’agit de remonter un large couloir avec éboulis et chute de pierres au programme, un vrai bonheur.

Le surlendemain, nous bivouaquons en dessous du col sud à 5400m d’altitude, départ de la voie, les prières protectrices d’Abbas en poche.

Nous sommes au pied de la grande tour de Trango (6286 m), en face du Choricho (6756 m) et de l’Uli Biaho (6109 m), délicieux mélanges de granite et de champignons de glace.

24 juillet

Nous sortons les chaussons à l’attaque des magnifiques longueurs sur le granite de La Tour sans nom de Trango (6251 m).

Nous respirons comme des asthmatiques et le hissage s’apparente à une bonne entreprise de déménagement. Nous sommes trop chargés, les sacs trop petits.

La logistique n’est pas facile car il faut prévoir suffisamment de nourriture si nous restons coincés dans le mauvais pour ne pas abandonner l’ascension, les piolets crampons pour les longueurs de mixte et le sommet, le matériel de bivouac et toute la quincaillerie.

Nous charrions aussi une corde à simple de secours et 100m de corde statique pour fixer deux longueurs d’avance en prévision du lendemain, ce que nous n’arriverons jamais à faire, faute de temps.

Nous progressons tout de même pour débarquer avant la nuit à Sun Terrace, le  premier bivouac (5700 m). Il porte bien son nom, on profite de ce promontoire paradisiaque. Nous laisserons une tente ascent, de la nourriture et les cordes statiques pour s’alléger.

De plus en plus de sommets apparaissent et la grande tour de Trango est juste là, devant notre nez. Le sommeil vient vite et le lever du jour aussi.

C’est ici que les choses sérieuses commencent. Nous souhaitons grimper « Eternal Flame » (800m/7C+), ouverte par Kurt ALBERT, Wolfgang GÜLLICH, Christoph STIEGLER et Milan SYKORA en 1989, réputée pour ses fissures splendides.

Un pendule malcommode confirme notre anti déroulante matinale.

La voie Slovène (800m/7B/A1), ouverte en 1987 par Slavko CANKAR, Franck KNEZ et Bojan SROT, s’offre juste devant nous, encore de belles fissures sur un magnifique mur vertical.

Il n’en faut pas plus pour orienter notre choix, le but étant d’arriver au sommet, la difficulté sera amplement suffisante. Trois superbes longueurs de 7B nous régalent, tout juste nos rêves de la maison.

Nous poursuivons, une escalade complète en terrain d’aventure hormis les pitons des relais qu’il faut renforcer et équilibrer, un pendule, encore une magnifique fissure plus facile, et là, ça se gâte !

La journée avance, le prochain bivouac est encore loin et le off-width qui s’annonce nous fait froid dans le dos. Le granite est plus fracturé, gris, signe de moins bonne qualité et de monstrueux blocs enchâssés se tiennent quasiment dans l’axe du relais. Finalement, la longueur s’avère superbe et les blocs bien solides, mais le relais au dessus n’est pas propice au bivouac.

Il reste quelques heures de jour, la suite semble encore verticale et bien longue. Si nous continuons, nous risquons de nous retrouver en plus mauvaise posture avec peu de temps pour s’organiser.

Au relais précédent, une traversée de sept mètres nous permettra d’accéder à un recoin où l’on pourra cuisiner et dormir à deux.

Nous verrons bien où nous mettrons le troisième … C’est décidé, je fixe la longueur et nous bivouaquons en dessous. Nous plaçons la ligne de vie et équipons cette fameuse traversée.

L’envie de redescendre n’est pas loin, mais notre routeur nous a annoncé le beau temps jusqu’au 29 juillet, faire demi-tour maintenant serait synonyme d’échec. Juste une mauvaise nuit à passer !

Finalement Dav et Scal se posent encastrés l’un, les pieds de l’autre au dessus de la tête, et je finis les jambes sur un sac de hissage, pendu à la ligne de vie à moitié dans le vide ! On dort quand même. On se sert les coudes. C’est justement le côté extraordinaire de la montagne où l’on s’aperçoit des possibilités immenses du corps humain. « Sortir de sa zone de confort », comme dirait Christophe PROFIT et « renaître » comme dirait Reinhold MESSNER.

26 juillet

Il fait beau, nous sommes bien.

Un peu dur de décoller, mais nous sommes contents de ne pas avoir abandonné notre chance d’arriver au sommet. La suite va nous refroidir le moral.

Un 6B aussi dur que les 7B, une voie non côté sur le topo qui se révèle être du A1/6B cheminée avec de la neige et puis des longueurs durs, trempées comme un chat au fond de la piscine.

En début d’après-midi, nous arrivons tout de même à l’équivalent Snow Ledge (6000 m) de la voie Slovène pour planter la tente, nous avons bien fait de s’arrêter sur notre pauvre vire hier soir…

Le temps se gâte, nous nous endormons bien vite.

27 juillet

Il fait encore et toujours beau. 6h du matin, le soleil nous lèche les moustaches.

Nous avons passé le gros des difficultés mais c’est sans compter sur le regel nocturne qui nous régale de fissures verglacées et, la douceur de la journée, de fissures détrempées…

Trouver le juste milieu qu’ils disaient…

Nous donnons tout. Dernier jour pour atteindre le sommet. Nous lançons le push final en mode alpin. Nous rechaussons les crampons sur une pente de neige, puis une longueur de mixte et, là, les dernières longueurs s’offrent à nous.

Une vraie cascade !

Les champignons de neige sur l’arête sommitale fondent comme une glace vanille sur la place du Palazzo Vecchio à Florence. Nous ne pouvons pas passer par là. Il va falloir trouver une solution plus à droite.

Une montée oblique, une traversée, un petit rappel et une pente de neige nous mène jusqu’à un pilier de superbe granite orange. Une voie Greg CHILD.  Alléluia, ça va passer, même si nous avons laissé les chaussons dans un sac à un relais plus bas !

Nous nous battons, une longueur magnifique avec des lignes de fuite inoubliables, puis un off-width horrible mais, ça y est, nous nous promenons sur l’arête sommitale avec tous les 8000 au loin.

De nombreux alpinistes tentent en ce moment leurs ascensions avec beaucoup de réussites, même s’il n’y a pas de Français cette année (après consultation du registre, nous étions seulement 5 Français présents dans la vallée du Baltoro). Le K2 montre son triangle noir impressionnant.

La Tour sans nom de Trango affiche son ombre dans la vallée, on peut presque bouger les bras et se voir dedans. Tout est là, des 7000m à la pelle, la tour de Mustagh, des 6000 en veux-tu en voilà, la grande tour de Trango et son pilier Norvégien de près de 2000m de haut, le glacier du Baltoro et ses 58 km de long, la Chine toute proche, c’est grandiose les montagnes au Pakistan.

De beaux moments à partager entre potes, nous sommes contents d’être là.

Nous laissons une petite tour expo en neige fondue pour se lancer dans la descente en rappel et ses 32 relais à réviser. Nous prendrons le temps de bivouaquer à nouveau deux fois avec le beau temps, histoire de profiter au maximum, et c’est sept jours après notre départ du camp de base que, chargés comme des haltérophiles aux jeux olympiques, nous retrouvons la communauté pakistanaise accueillante avec colliers à fleurs, musique, repas gargantuesque et cerise sur le gâteau de fin de Ramadan.

Enfin, la vie au camp de base.

Abbas, notre cuisinier, heureux de se remettre au boulot, nous, joyeux de vider ses plats de riz à la chèvre, de petits déjeuners au tchaï, omelette et chapati. Les journées passent à discuter de la vie ici, chez nous, de la montagne, avec les alpinistes et les Pakistanais. Une journée de grimpe sur le camp de base, une initiation fissure pour les locaux qui donnent l’impression d’avoir grimpé depuis tout petit. Le mauvais temps, pas méchant cette année, la lecture et la sieste. Puis l’envie, à nouveau, de bouger, de découvrir encore plus de ce pays.

Dans l'article suivant, on peut lire le récit de l'aventure qui a suivi.

 

8 aout

Nous retrouvons Hassan, notre guide, avec plaisir. Il aime ressentir les émotions et prend le temps de discuter. Les au revoirs avec Abbas et sa famille étaient touchants.

Le chemin du retour se passe au mieux et tout s’enchaine si bien que nous arrivons à Islamabad avec trois jours disponibles pour visiter la ville. Ishaq ALI prendra le temps de nous emmener des bidonvilles aux quartiers riches, de la mosquée Faisal aux collines de Margalla où les locaux se promènent paisiblement. Il nous trouvera un hôtel populaire dans Rawalpindi, ancienne capitale britannique située à 20km d'Islamabad, un régal de vie pakistanaise : le tumulte, la foule, les marchés foisonnants, les innombrables petits boui-bouis, les fontaines publiques... Nous nous sentons en sécurité.

 

14 aout

Nous devons rentrer en France.

C’est aussi l’anniversaire de l’indépendance avec le Royaume-Uni, il y a 67 ans.

Imran KHAN, Tahir ul QADRI et leurs partisans manifestent dans Islamabad, toujours contre la légitimité du Premier ministre.

 Nous ne nous apercevrons de rien, volant déjà vers le sol Parisien.

Depuis, la France a pris parti dans la guerre contre l’État Islamique en Irak et en Syrie.

Notre position est claire et notre place encore plus difficile dans les pays musulmans.

Hervé GOURDEL se fait assassiner en Tunisie. Nous pensons à lui, à sa famille.

Ne pas se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Nous avons rencontré tellement de Musulmans respectueux de la vie des autres. Toujours des minorités qui sèment le trouble, même si l’occident a sa part de responsabilité. Une histoire compliquée mais nous voulons encore croire à une meilleure cohabitation entre l’Orient et l’Occident.

À chacun de  poser une pierre à l’édifice.

 

 

David Girard, Patrice Bret et Pascal Trividic