les Aiguilles du Diable (4114m)

25 et 26 juillet 2013.

j'ai toujours l'image de ces skyliners gambadant sur le fil entre 2 aiguilles.

sûr qu'ils ont le diable au corps pour réussir des trucs pareils.

avec François, on va se contenter de rester accrochés au rocher, la corde au baudrier plutôt que sous les pieds !

petites amplettes à Chamoney avant de se faire catapulter à 3800m, puis on traverse la vallée blanche en direction du refuge de Torino à la fraicheur de fin d'après-midi.

on ne sait plus où entrer dans ce chantier qui veut ressembler à l'aiguille du midi, mais on finit bien par trouver le bar.

l'ambiance est bonne, à l'Italienne, mais on a du mal à se sentir dans un refuge en observant les grues de 50m de haut à travers la fenêtre.

on s'y sent déja plus lorsque le reveil tinte à 2h du mat....

l'approche est belle, calme, mis à part les 2 cordées devant nous à distance respectable.

mais comme toujours, ça ne manque pas, on se retrouve au pied du couloir sud-ouest en même temps !

on passe la rimaye les premiers, 4 alpinistes à nos trousses, et on arrive tous au pied de la corne du diable en bombant le torse.

ça sent la course à plein nez, je n'aime pas trop ça. autant aller enfiler un dossard le dimanche.

la montagne mérite mieux que ça.

 

Helmut l'Autrichien décide de grimper la corne du diable, donc de revenir en arrière, tandis que nous attaquons la pointe Chaubert, précédés par une cordée Suisse.

le rocher est splendide et la fameuse pointe tient ses promesses. la traversée commence, heureux enchainement de pics et de rappels.

la traversée des aiguilles du Diable D+/1200m/5c ouverte par A. CHARLET et A. BLANCHET en 1925.

 

2ème montée, la pointe médiane nous offre son fameux dièdre dont on s'échappe volontiers par la droite.

voila pas notre Helmut qui revient à la charge 50m derrière et qui, sur un friend récalcitrant à sortir, nous demande de doubler.

là mec, c'est la phrase de trop, tu avais la possibilité d'être devant dès le début, mais tu as préféré gueniller sur la corne du diable.

maintenant tu restes derrière et tu vas renifler nos fesses parce qu'on a mangé du cassoulet.

on ne le reverra plus.

François sort le style et met les watts, habitué des sommets et des manips, faut pas lui la faire.

et pourtant il traine le réflexe, pas facile, mais l'oeil et la passion prennent le dessus et ça donne ça :

pas mal non ?

en tous cas, on se régale. le granite de haute qualité combiné au gaz des lieux et à l'harmonie du parcours nous ravit.

on avale la pointe Carmen, boude l'isolée et fonce jusqu'au Mont Blanc du Tacul à 4248m.

au retour, j'ai parfois l'impression que François a les skis au pieds.

on ne sera que plus tôt à la bière.

merci.

la course :

2 jours

900 euros